EN BREF
|
Le domaine de la santé numérique évolue rapidement, et l’application Doctolib, leader de la prise de rendez-vous médical en ligne, ne fait pas exception. Récemment, Doctolib a annoncé le déploiement d’un nouvel onglet dénommé « Santé », visant à centraliser les données de santé des utilisateurs. Cette innovation soulève cependant des interrogations et des inquiétudes au sein de la communauté médicale et des patients. Loin d’être une simple fonctionnalité, elle s’inscrit dans une tendance plus large de gestion et d’archivage des données personnelles de santé, suscitant des débats animés sur la privatisation des informations médicales et l’encadrement législatif de ces pratiques.
Un espace numérique innovant
La nouvelle fonctionnalité de l’application Doctolib permettra aux utilisateurs de rassembler un éventail d’informations médicales. Cela inclut les ordonnances, les traitements, les antécédents médicaux, ainsi que les allergies et le carnet de vaccination. L’objectif affiché est de faciliter l’accès aux données pour les professionnels de santé tout en améliorant la qualité des soins. En centralisant ces informations, Doctolib espère offrir aux patients une meilleure continuité des soins et des messages de prévention personnalisés.
Des craintes face à la privatisation des données
Cependant, cette approche soulève des inquiétudes majeures. Certains acteurs du secteur de la santé redoutent que Doctolib n’élargisse considérablement son influence dans un domaine déjà sensible comme celui des données de santé. Ils voient dans le nouvel onglet « Santé » une forme de concurrence à l’initiative publique « Mon espace santé », mise en place par l’Assurance-maladie. Les professionnels s’interrogent sur le risque d’une duplication des services, ce qui pourrait compliquer la gestion des données pour les patients.
La réponse de Doctolib et de l’Assurance-maladie
La direction de Doctolib, représentée par Stanislas Niox-Chateau, s’est défendue en affirmant que l’application n’a aucune intention de « privatiser le carnet de santé numérique ». Le groupe insiste sur le fait que ses solutions contribuent déjà à la plateforme publique « Mon espace santé », promue par l’État. Cela apporte une certaine garantie quant à la légitimité des services offerts par la plateforme.
En revanche, l’Assurance-maladie exprime des doutes sur cette démarche, soulignant que l’hébergement des données de santé doit avant tout revenir au service public. Thomas Fatôme, son directeur général, a même demandé des clarifications à Doctolib, indiquant que le respect des normes éthiques et juridiques est primordial dans le domaine des données personnelles.
Le besoin d’un cadre juridique clair
Ce débat met en lumière la nécessité d’un cadre juridique solide concernant la gestion des données personnelles de santé. La question de la sécurité et de la confidentialité des informations médicales devient une priorité à l’heure numérique. Les patients doivent avoir une compréhension claire de la façon dont leurs données seront utilisées et protégées. Les acteurs concernés, qu’ils soient privés ou publics, doivent collaborer pour établir des lignes directrices qui garantissent à la fois l’innovation technologique et le respect des droits des patients.
Vers une solution collaborative ?
La création d’un dialogue entre les acteurs de la santé, y compris les représentants des patients, les professionnels médicaux et les plateformes numériques comme Doctolib, est essentielle. Une approche collaborative pourrait permettre non seulement de formaliser les attentes en matière de sécurité des données, mais aussi d’encourager l’adoption des innovations technologiques qui bénéficieraient à l’ensemble du système de santé.
Pour en savoir plus sur les préoccupations suscitées par cette innovation et sur l’impact qu’elle pourrait avoir sur la gestion des données de santé, vous pouvez cliquer sur ce lien : La controverse autour de Doctolib.
Le leader de la prise de rendez-vous médical propose un espace permettant de réunir les données de santé d’un patient. Une offre vue par certains acteurs du secteur comme concurrente de « Mon espace santé », de l’Assurance-maladie.
Avec cinquante millions de Français inscrits sur Doctolib, le leader de la prise de rendez-vous médical en ligne est largement scruté dans le monde de la santé.
Mercredi 20 novembre, l’entreprise française a annoncé, comme chaque année, les fonctionnalités qu’elle comptait développer dans les douze prochains mois. Assistant téléphonique virtuel avec de l’intelligence artificielle pour soulager les secrétariats, développement de la messagerie patients-soignants… La polémique est pourtant venue d’une nouveauté qui peut paraître moins révolutionnaire : un onglet, dénommé « Santé », permettant de réunir les données de santé d’un patient, a ranimé les craintes de voir le groupe privé élargir encore sa place dans ce secteur sensible.
Voilà plusieurs décennies que la puissance publique avance sur cette centralisation des données de santé de chaque assuré : appelé « dossier médical personnel », puis « dossier médical partagé », le projet a été relancé par l’Assurance-maladie, depuis 2022, avec le dispositif « Mon espace santé ». Il compte aujourd’hui plus de quinze millions d’utilisateurs.
De son côté, Doctolib veut encourager les patients à déposer sur sa nouvelle application leurs résultats médicaux, leurs ordonnances, à renseigner leurs antécédents, leurs traitements, leurs allergies, leur carnet de vaccination… Cela doit permettre de faciliter le travail des soignants, clients de la plateforme, mais aussi d’envoyer des messages de prévention personnalisés.
« L’hébergement des données, c’est le service public »
Une démarche concurrentielle ? La question est posée, dans les rangs des médecins, bien que Doctolib s’en défende. « Il ne s’agit pas de privatiser le “carnet de santé numérique” ou de créer un autre coffre-fort numérique. Nos logiciels sont les premiers contributeurs de la plateforme publique “Mon espace santé”, souligne le patron du groupe, Stanislas Niox-Chateau, qui rappelle aussi que l’Etat est l’un de ses premiers actionnaires par le biais de la Banque publique d’investissement.
Reste à savoir si les patients, feront, eux, la « double démarche » de transmettre des informations dans deux espaces numériques. « Nous n’avons aucunement vocation à faire doublon », répond aussi Jean-Urbain Hubau, le directeur général France de Doctolib, en assurant avoir proposé une « interopérabilité à 100 % » au ministère de la santé.
Du côté de l’Assurance-maladie, on s’interroge quand même sur le positionnement de cette offre. « Elle semble très proche de ce que propose “Mon espace santé”, relève Thomas Fatôme, son directeur général. Nous avons toujours considéré comme utile, pertinent et même nécessaire que des acteurs privés et publics soient embarqués dans la même feuille de route sur le numérique en santé, et c’est ce qui se passe, ce qui est très positif. Mais le lieu de référence de l’hébergement des données de santé, c’est le service public, avec “Mon espace santé”, c’est un choix du législateur, et il y a une vraie ambiguïté à en proposer un autre. » Le patron de l’Assurance-maladie fait part de son inquiétude et dit attendre une « clarification » de la part de Doctolib, car « il ne doit pas y avoir concurrence ».
FAQ
Quelles sont les nouvelles fonctionnalités de Doctolib liées aux données de santé ?
Doctolib a annoncé le développement d’un onglet « Santé » qui permettra aux utilisateurs de rassembler leurs données de santé, comme les résultats médicaux, les ordonnances et les antécédents médicaux.
Comment Doctolib garantit-il la sécurité des données de santé ?
Doctolib indique que les données de santé des utilisateurs sont stockées de manière sécurisée et qu’elles ne seront pas utilisées à des fins commerciales, assurant ainsi le respect de la confidentialité des patients.
Doctolib fait-il double emploi avec « Mon espace santé » ?
Des interrogations existent sur la possibilité que Doctolib fasse doublon avec « Mon espace santé », mais la direction de Doctolib affirme avoir conçu son service pour être complémentaire à cette plateforme publique.
Quels avantages le nouvel onglet « Santé » offre-t-il aux utilisateurs ?
Le nouvel onglet « Santé » de Doctolib permet aux utilisateurs d’avoir un accès centralisé à leurs données de santé, facilitant ainsi la communication avec les soignants et améliorant la continuité des soins.
Doctolib est-il en concurrence avec les services publics de santé ?
Bien que la direction de Doctolib assure que ce n’est pas le cas, les évolutions des données de santé proposées soulèvent des craintes quant à une possible concurrence avec les services publics, notamment « Mon espace santé ».
- Fumer deux heures après une extraction dentaire : quels sont les risques et recommandations à suivre - janvier 25, 2025
- Reflux gastrique et douleur dans le haut du dos : comment sont-ils liés et que disent les témoignages ? - janvier 25, 2025
- Avoir mal au ventre après les règles : témoignages sur les forums et quelles peuvent être les causes ? - janvier 25, 2025